Fiction
J’habite un petit immeuble de 3 étages. Au premier, vit un couple qui a déjà 7 enfants. La femme, Mme Bidoche, en attend un huitième. Elle est caissière au magasin Carrefour d’à côté. M. Bidoche, qui est en surpoids comme son épouse, est boucher dans le même Carrefour. Très régulièrement, ils font leurs courses (devinez où ?) et en reviennent avec des quantités de sacs à provisions. Ils possèdent un hideux 4x4 couleur kaki qui ressemble à un crapaud, avec une calandre très agressive.
Malgré leur progéniture abondante, les Bidoche ne sont pas très bruyants. Ils reçoivent peu et ne font jamais la fête. Contrairement à leurs voisins du dessus, les Filofax. Le mari est steward à Air France ; sa femme, Mme Filofax, travaille dans l’événementiel. Ils ont deux enfants qui ont une foule de copains. M. et Mme Filofax ont aussi beaucoup d’amis, qu’ils reçoivent fréquemment. Tapage garanti jusque tard dans la nuit ! Et quand ils ne font pas la fête, les Filofax nous gratifient de leurs scènes de ménage. C’est souvent les bêtises de leurs rejetons qui mettent le feu aux poudres. Ils possèdent un break Mercedes flambant neuf.
Et donc, au 3e étage, il y a moi. Je me présente. Je m’appelle Henri Synapse. Je vis sous les toits de l’immeuble, dans un petit deux-pièces. Je suis écrivain et membre de nombreux cercles de recherche ésotérique. Je n’ai pas d’enfant et je suis encore célibataire. C’est compliqué. Je crois que j’aime surtout la compagnie des livres. Je suis abonné à toutes sortes de revues de science et à quantité de chaînes de documentaires sur le satellite. Je me déplace uniquement à vélo.
Les 3 étages du visage
Voilà, vous savez tout sur les 3 étages du visage ! Puisque, vous l’avez reconnu, cet immeuble, c’est notre visage. La morphopsychologie [1] nous explique que notre psychisme est constitué de 3 cerveaux qui se sont formés au fil de l’évolution. Il y a d’abord le cerveau dit « reptilien ». C’est notre « crocodile » intérieur (puisque nous descendons de cet animal !), le siège de nos instincts les plus fondamentaux et de nos activités de survie. Notre famille Bidoche en quelque sorte. Ensuite s’est formé le cerveau « limbique », siège de notre affectivité, de nos émotions, de nos apprentissages. Notre famille Filofax. Enfin, plus tard dans le développement des espèces, est venu le cortex, siège des fonctions supérieures, de la réflexion, du raisonnement, etc. C’est M. Synapse.
À ces trois « cerveaux » vont correspondre des fonctions vitales : pensée, respiration, instincts. Et ces fonctions vont découper notre visage en trois étages.
Pour illustrer cette histoire d’étages, nous allons utiliser le visage de Brad Pitt.
La partie inférieure du visage correspond à l’étage instinctif. Il inclut la bouche et les mâchoires. Les personnes qui ont cette partie du visage très développée accordent beaucoup d’importance aux aspects physiques et matériels de la vie, comme la nourriture, la sexualité, l’argent, les belles voitures, etc. Brad Pitt a une mâchoire très carrée, très volontaire, très « virile », mais elle n’est pas plus développée que les deux autres régions.
La partie centrale du visage correspond à l’étage affectif. Il va de la base du nez aux yeux. C’est une zone très spécialisée dans les échanges avec le monde extérieur, qu’il s’agisse du nez qui prélève l’air extérieur et rejette l’air des poumons chargé en gaz carbonique ; qu’il s’agisse de notre regard qui scrute le monde et en dit long sur nos émotions. C’est réellement la zone du bien-être (ou non), du plaisir (ou pas) dans la relation. Nos expressions courantes sont d’ailleurs révélatrices : on se « sent » bien dans un endroit, on ne « sent » pas telle ou telle situation, telle ou telle personne... etc. Brad Pitt a une zone relationnelle assez développée, un nez plutôt long et un regard relativement ouvert.
La partie supérieure du visage correspond à l’étage cérébral. Il est essentiellement occupé par le front, là où se trouve le cortex frontal. Cela correspond à la pensée, à la réflexion, aux fonctions supérieures de l’homme. M. Synapse, qui habite seul avec ses livres au 3e étage de son immeuble a certainement un front très développé. C’est sans doute « une tête » comme on dit. Ce qui ne veut pas dire qu’il est très intelligent. Cela renseigne juste sur ses besoins. Les siens sont purement mentaux. Alors que le couple Filofax ne peut vivre qu’entouré d’amis et dans des passions extrêmes, et que le couple Bidoche a besoin de remplir ses placards d’objets et son ventre de nourriture. Brad Pitt, lui, a un 3e étage normalement développé.
Nos besoins s’empilent comme les étages d’une pyramide
Puisque je parle des besoins des individus selon qu’ils ont tel ou tel étage de leur visage plus développé, voyons du côté d’un spécialiste de la question, Abraham Maslow. Ce psychologue américain mort en 1970 s’est intéressé à la motivation et à la satisfaction de l’être humain. Il est connu pour avoir construit une « pyramide » des besoins à 6 étages, des besoins les plus primaires aux plus évolués.
Voici cette pyramide :
L’idée centrale de Maslow est que l’être humain ne ressent un certain type de besoin que si les besoins des étages inférieurs sont satisfaits. En caricaturant, un homme qui a faim n’a pas de besoin d’estime de soi. Il pense d’abord à manger. Mais quand il est rassasié, alors le besoin de sécurité apparaît. Et ainsi de suite.
C’est pour cette raison que l’argent ne fait pas le bonheur, contrairement à ce que croient ceux qui n’en ont pas. Les personnes qui ont de l’argent ont les étages 1 et 2 comblés (parfois même 3 et 4), mais ils ressentent du coup les besoins des échelons 5 et 6 et sont de nouveau insatisfaits, et à ces niveaux, l’argent ne peut pas grand-chose pour le bonheur...
Pour comprendre la pyramide, imaginons un naufragé sur une île. Nous l’appellerons Robinson C. par exemple. Sa première idée est de trouver de la nourriture. C’est sa survie. C’est notre étage 1 de la Pyramide de Maslow. Grâce à son cerveau reptilien qui a pris les commandes, il a trouvé de quoi manger, il digère en se demandant comment il mangera demain. Et où il va dormir. Il commence donc à faire des provisions, à construire une cabane entourée de pièges pour se protéger des animaux. Il répond ainsi au besoin de sécurité, étage 2 de la Pyramide.
Il croit qu’il ne lui manque rien, mais voilà qu’un nouveau besoin naît en lui. Il souffre de solitude. Personne à inviter à l’apéritif pour partager ses provisions dans sa luxueuse cabane. Heureusement, c’est un vendredi et Vendredi apparaît. L’unique sauvage de l’île devient son ami. L’étage 3 de la Pyramide — le besoin affectif, le besoin d’appartenance — est satisfait. Mais cela ne lui suffit pas. Il faut maintenant que Vendredi l’admire. Robinson C. se lance donc dans toutes sortes de constructions habiles pour montrer ses talents et épater le sauvage. Et Vendredi applaudit. Robinson C. est satisfait.
Mais hélas, un nouveau besoin apparaît aussitôt, au 5e étage de la pyramide. Se faire applaudir par un sauvage n’est quand même pas une fin en soi. Robinson C. aimerait réaliser quelque chose dont lui serait particulièrement fier. Comme écrire son aventure. Il se lance alors dans cette œuvre immense : raconter comment survivre sur une île déserte. Dans une grande frénésie, il se met à écrire. Il est content de son livre, et de lui par la même occasion. Et voilà que le 6e et dernier étage de la Pyramide s’éveille. Il faut absolument que Robinson C. fasse connaître au monde entier son ouvrage, car il aidera d’autres hommes à se débrouiller dans une nature hostile. Voilà quel sera son accomplissement en tant qu’homme sur Terre : transmettre son expérience de la vie.
Il n’imaginait pas ressentir ce besoin impérieux d’apporter sa pierre à l’histoire de l’humanité quand, le premier jour de son arrivée sur l’île, il était à la recherche d’une racine pour ne pas mourir de fin ! C’est tout le secret de cette Pyramide de Maslow... À peine un besoin est-il satisfait qu’un nouveau apparaît.
Si j’analyse les 6 étages de la Pyramide [2], je me rends compte que je peux les regrouper deux par deux et soudain, une correspondance évidente m’apparaît avec les 3 étages du visage :
Les deux premiers étages de la Pyramide (besoins physiologiques et besoins de sécurité) correspondent aux fonctions vitales instinctives. Les deux étages suivants (besoins d’appartenance et de reconnaissance) correspondent à l’étage relationnel et émotionnel du visage. Enfin, les deux besoins les plus élevés (besoin d’estime de soi et d’accomplissement personnel) correspondent aux fonctions supérieures de l’être humain, à notre 3e étage du visage. La correspondance est parfaite.
Cela signifie que notre cerveau le plus ancien, le crocodile en nous, passe avant tous les autres s’il n’est pas satisfait. Les autres cerveaux sont comme « anesthésiés », mis en veilleuse. Je pense naturellement aux SDF, qui vivent dans le premier étage de la Pyramide et n’éprouvent pas les autres besoins humains, ceux par exemple qu’ils pourraient satisfaire dans un centre d’accueil (sécurité, relationnel, estime de soi) vers lequel les SAMU sociaux cherchent, parfois en vain, à les attirer.
Dans les cités, je sais qu’il est difficile quand on s’occupe de jeunes qui traînent dans la rue, de les inciter à fréquenter une salle de sport. Leurs enjeux sont purement vitaux. Ils ne conçoivent pas la nécessité de faire partie d’un club, de voir d’autres jeunes, encore moins de remporter des médailles ! À l’inverse, on constate que le sport, pour ceux qui ont franchi la porte de la salle, peut permettre de satisfaire un à un les étages 3 à 6 de la Pyramide de Maslow...
Je ne sais pas ce que je veux faire plus tard !
Et puisque je parle de jeunesse, un constat déprimant revient souvent dans la bouche des adolescents : « Je ne sais pas ce que je veux faire plus tard ». Un bon moyen de les aider à y voir clair en eux et de se référer aux étages de leur visage.
Dans l’immeuble de M. Synapse, chacun a le métier qui correspond à un étage de son visage. M. et Mme Bidoche, qui ont un étage « instinctif » développé, sont boucher et caissière. M. et Mme Filofax, qui ont un étage « affectif » développé, sont steward et responsable événementiel. Et M. Synapse, au front si développé, est écrivain.
Examinez ces trois visages de personnalités :
Michel Polac, à gauche, était un écrivain d’une très grande culture et au front très développé. Il animait à la télévision une émission d’échanges d’idées, Droit de réponse. C’est notre M. Synapse. Au centre, Alexandra Sublet, avec un espace central développé, animait sur France 5 une émission très conviviale (C à vous) où elle recevait à dîner des tas de personnalités de la politique et du spectacle. C’est notre Mme Filofax. À droite, Bernard Tapie a un étage instinctif inférieur très développé. C’est notre M. Bidoche. Il a un goût prononcé pour les choses matérielles (hôtel particulier, villas, yacht, jet privé, voitures, etc...) et pour l’argent qui va avec.
Notre métier se lit un peu sur notre visage. On peut donc deviner ce pour quoi est fait un adolescent en analysant les proportions respectives de ses trois étages. Ce n’est pas un exercice facile. Parfois, deux zones sont assez développées, comme pour Alexandra Sublet, qui d’ailleurs aime recevoir ses invités (2e étage) à table pour dîner (1e étage) mais laisse les questions pointues (3e étage) à ses chroniqueurs. Bernard Tapie, lui, a un étage relationnel assez étroit. C’est un homme qui ne se laisse pas entraîner par ses émotions. Mais si la partie instinctive est chez lui particulièrement développée, la partie haute l’est aussi. On devine que son intelligence est mise au service de son enrichissement. Tandis que chez Michel Polac, la partie relationnelle est également assez développée. Ce n’est pas un intellectuel solitaire. Il a besoin d’échanger des idées avec d’autres.
Si vous ne parvenez pas à déterminer quel étage est le plus développé dans le visage de votre adolescent(e), posez-lui les bonnes questions. Et pour cela, faisons un détour dans le temps et revenons au Moyen-Age.
Les trois ordres
La suite va vous montrer que, de façon tout à fait inattendue, nos trois étages se retrouvent partout ! Au Moyen-Âge, la société est dominée par une structure sociale en 3 ordres [3] :
ceux qui prient : le clergé,
ceux qui combattent : les chevaliers,
ceux qui travaillent : les paysans, marchands et artisans.
Même si notre système de classe a évolué, nous retrouvons aujourd’hui les trois types d’individus :
ceux qui s’intéressent aux idées (les écrivains, les chercheurs, les artistes, etc..),
ceux qui s’intéressent aux gens (les hôtesses de l’air, les communicants, les professeurs, les guides de haute montage, etc...),
ceux qui s’intéressent aux choses matérielles (les banquiers, les commerçants, les maçons, les paysans, les industriels, les chirurgiens, etc...).
Comme par enchantement, nous retrouvons ici les 3 étages du visage !
Le plus souvent, comme dans le cas de nos trois personnalités, le métier combine souvent les tendances de deux « étages », avec un étage dominant et un étage associé.
Il peut donc être utile de demander à notre jeune en quête d’orientation de vie, ce qu’il (ou elle) aime le plus : les idées, les gens ou les choses ? Avec quoi veut-il (ou veut-elle) gagner sa vie ? En maniant des concepts, en se confrontant aux autres (pour les combattre comme soldat, pour les convaincre comme politique, pour les manipuler comme publicitaire, pour les guider comme religieux, pour les fortifier comme entraîneur) ou en maniant des choses (vivantes comme M. Bidoche, ou sonnantes et trébuchantes comme son épouse) ? Parfois, la réponse sera complexe. Car on peut vouloir par exemple devenir escroc, ce qui mobilise les 3 étages...!
Par l’opération du Saint-Esprit
Car c’est ainsi que les hommes vivent, comme dit le poète, enfermés dans un immeuble à trois étages. Trois seulement. Les idées, les gens, les choses. Rien d’autre.
Et c’est ainsi sans doute que vit l’univers lui-même.
Car, si je pousse ma réflexion en-dehors de la société, cette division en trois — le matériel d’un côté, le spirituel en haut et le relationnel entre les deux — n’est pas sans me rappeler une certaine trinité, justement la Sainte Trinité des chrétiens. Avec Dieu au ciel, Jésus descendu sur terre dans le monde matériel, et reliant les deux, le Saint-Esprit.
La notion de Saint-Esprit est particulièrement mystérieuse et pas très facile à comprendre. Mais si je cherche à l’appréhender sous l’angle de mes 3 étages, tout s’éclaire pour moi ! En effet, si je consulte Wikipedia sur le Saint-Esprit [4] l’article me renvoie ni plus ni moins au 2e étage du visage ! Qu’y lit-on en effet sur le Saint-Esprit ? Qu’il est aussi appelé l’Amour du Père et du Fils. Or justement le deuxième étage est celui de l’affectivité. Et quoi d’autre ? Que le mot « Esprit » traduit dans le Nouveau Testament le mot grec « Pneuma » (littéralement « Souffle »). Et que trouve-t-on au deuxième étage ? Justement la respiration. Et le relationnel est tellement dans la nature du Saint-Esprit qu’on sait que c’est par lui que Marie donna naissance à Jésus...!
Étonnante similitude avec nos trois étages !
Mais je peux trouver cette même trilogie ailleurs, dans le domaine ésotérique. Dans un précédent article de mon blog, celui consacré au changement de personnalité due à une greffe du cœur, j’ai parlé de la théorie des trois corps de Rudolf Steiner : le corps astral (l’âme), le corps éthérique et le corps physique. Je retrouve ma structure en 3 étages : en haut, l’âme ; en bas, le corps et entre les deux, servant d’agent de liaison, le corps éthérique. C’est lui qui « insuffle » la vie au corps physique.
Les trois couches de l’univers
Si cette composition en 3 étages structure non seulement notre visage, mais aussi nos passions, nos sociétés et même nos croyances religieuses, alors je me dis qu’elle devait bien exister dans l’univers avant notre apparition sur Terre !
Le monde physique nous est plutôt bien connu, avec sa danse des atomes. Mais ces atomes ne représentent que 5% de la matière de l’univers. Le reste, ce que les scientifiques appellent la matière noire (pour 20%) et l’énergie sombre (pour 75%), nous échappe pour l’instant. Lorsque l’univers, après le Big-Bang, s’est répandu dans le vide, la matière physique s’est étirée et a laissé des vides occupés par cette matière noire, qui est partout, mais totalement invisible. À cause de l’énergie gravitationnelle, l’univers aurait dû à un moment donné arrêter son développement, se contracter et enfin s’affaisser sur lui-même. Il n’en est rien, il est en perpétuelle expansion ! Il est donc animé par une énergie plus forte que la gravité, et les scientifiques ont appelé cette force l’énergie sombre (dark energy) [5].
Je me dis que, nécessairement, nos trois étages doivent aussi se retrouver dans la structure de l’univers. Nous connaissons la matière physique (le 1er étage du visage). La matière noire est sans doute ce qui unit tous les éléments qui composent la matière physique (le 2e étage du visage, l’étage relationnel, l’amour universel qui unit toutes choses et les pousse les unes vers les autres) et l’énergie sombre, sans doute l’âme du monde, le 3e étage de notre édifice...
Mais enfin d’où vient le charme de Brad Pitt ?
Nous en saurons plus sur ces bizarreries de l’univers demain... ou plus sûrement après-demain ! En attendant, revenons sur terre ! Et Brad Pitt, dans tout cela ?
On s’est souvent demandé ce qui fait la beauté d’un visage.
Certains pensent que la beauté d’un visage vient de sa symétrie. Tout le monde a fait cette expérience de créer trois portraits à partir d’une photo d’identité. Le premier portrait normal, le second portrait avec la partie droite du visage dupliquée et inversée, et le troisième portrait avec la partie gauche du visage dupliquée et inversée. Le résultat est en général stupéfiant ! Digne de Dr Jekyll et Mister Hyde [6] ! Dans le cas de Brad Pitt, la symétrie est quasiment parfaite :
À droite, le côté gauche de son visage inversé et dupliqué ; à gauche, le côté droit inversé et dupliqué ; au centre, le visage normal. Les 3 images sont quasiment identiques et en tout cas, aucune n’est horrible ! Il n’y a pas de Dr Jekyll et Mister Hyde en lui ! C’est Angelina qui va être contente.
Mais le point essentiel qui explique le charme de Brad Pitt, c’est que les trois étages de son visage sont strictement de la même hauteur. Leurs proportions sont harmonieuses. Et c’est ce que nous ressentons intuitivement en le regardant. Est-ce un argument suffisant ? Bien sûr ! Pour s’en convaincre, il suffit de modifier sous Photoshop les 3 parties de son visage [7].
Si Brad Pitt avait un étage inférieur moins développé, cela donnerait ceci :
S’il avait un étage intermédiaire rétréci, cela donnerait ceci :
Enfin, s’il avait un étage supérieur plus étroit, cela donnerait ceci :
Eh bien, je vous le dis tout net, ce n’est avec aucun de ces visages qu’il aurait attiré autant de monde dans les salles de cinéma et remporté autant d’Oscars !
La beauté — et peut-être le bonheur — apparaît donc quand l’harmonie règne à tous les étages !
La morphopsychologie, science ou arnaque ?
Pour découvrir la morphopsychologie, je vous recommande le livre de Pascal Masoni et Francine Thomas, Visage et Personnalité, AGPA Éditions. Vous verrez que la morphopsychologie s’appuie sur des études très sérieuses ! Tout vient en fait du développement différent de 3 « feuillets » de l’embryon, l’endoblaste qui donnera les organes nutritifs, le mésoblaste qui donnera les os et les muscles, et l’ectoblaste qui donnera la peau et le système nerveux. Un développement d’un de ces feuillets plus marqué que les autres donnera 3 types morphologiques, les morphotypes de Sheldon :
Le « feuillet » du haut, l’ectoblaste, se scinde lui-même en 3 parties distinctes : en haut, le prosencéphale ; au milieu, le mésencéphale et en bas, le rhombencéphale. Ce sont ces 3 structures profondes qui vont ensuite donner nos 3 étages du visage en produisant 3 structures cérébrales différentes : le télencéphale, le myélencéphale et le mésencéphale-métencéphale. À ces 3 structures sont associées des fonctions comme on l’a vu : en haut, le pensée ; au milieu, la respiration-le cœur ; en bas, la motricité-l’action. D’où les 3 types de caractères que j’ai décrits plus haut : le cérébral, l’affectif et l’instinctif, quand un étage est plus développé que les autres. Pas scientifique la morphopsychologie ?
Peut-on « lire » le caractère d’un individu sur son visage ? Je pense que oui, comme j’ai tenté de le montrer dans cet article. Nous faisons tous de la morphopsychologie au quotidien quand nous rencontrons pour la première fois un individu. Au cinéma, les directeurs de casting pratiquent la morphopsychologie quand ils recherchent « la gueule de l’emploi ». Mais attention aux conclusions hâtives sur une personne. Le caractère n’est pas tout. D’autres aspects de la personnalité viennent amplifier ou limiter les effets de la morphologie. Prudence, donc !