Histoire
25
04
2020

Les Bâtisseurs de l’Ancien Monde et les mystères des constructions anciennes

Au cœur de l’énigme des pyramides et des constructions de nos ancêtres
TAGS : Atlantide | Civilisation | Climat | Comètes | Extraterrestres | INREES | Pyramides | Théorie des Anciens Astronautes
Publié le : 25 avril 2020 - Modifié le : 18 juin 2023

La sortie du film « Bâtisseurs de l’Ancien Monde » est l’occasion de revenir sur la conférence organisée par l’INREES à laquelle j’avais assisté le samedi 4 novembre 2017 à la Maison de la Radio sur les pyramides et les mystères du monde avec comme invités Erik Gonthier, Mathieu Laveau, Patrice Pouillard et Georges Vermard.

mp3
00:00
/ 00:00


Mais avant de parler de la conférence, parlons des pyramides. Pourquoi font-elles partie des mystères du monde ? Et de quoi parle-t-on ?

On parle bien sûr des pyramides édifiées sur le plateau de Gizeh, situées à deux pas du Caire.

Elles sont au nombre de 3 :
- la plus petite, celle de Mykerinos,
- la moyenne, celle de Khéphren,
- enfin, la plus imposante, celle de Khéops.

C’est cette dernière, bien sûr, qui attire particulièrement la curiosité, compte tenu de ses dimensions hallucinantes : 146,58 m de haut (à l’origine), un périmètre de 922 m, une surface de 53 056 m2 et un volume originel de 2 592 341 m3. Elle est constituée de 2,3 millions de blocs de pierre, tous de dimensions différentes (pour des raisons antisismiques) et pesant en moyenne 200 tonnes. Elle est la seule des 7 merveilles du monde antique qui nous soit parvenue.

Elle est censée avoir été édifiée vers 2560 av. J.-C. par quelques 10.000 ouvriers en 20 ans pendant le règne du roi Khéops pour lui servir de tombeau. Il existe ainsi à l’intérieur, une chambre haute du roi, une chambre intermédiaire dite de la reine, et une chambre souterraine.

Des analyses récentes [1] ont révélé l’existence d’une autre cavité, grande comme un avion, au-dessus de la chambre du roi.

Le plateau de Gizeh est complété par le temple de Képhren où l’on trouve l’énigmatique Sphinx. Enigmatique parce que certains pensent qu’en fait il s’agissait à l’origine de la statue d’un lion qu’on aurait retaillée pour lui donner une tête humaine, ce qui expliquerait que les proportions entre la tête et le corps soient si étranges. Nous y reviendrons.

Voilà le décor planté. Précisons que la pyramide de Khéops nous est parvenue pratiquement intacte, à l’exception du parement lisse et blanc qui recouvrait les quatre faces.

Des pyramides, il en existe un peu partout dans le monde, comme je l’ai expliqué dans mon article Qu’est-ce qui a donné naissance aux civilisations ?. Pourquoi donc se pose-t-on tant de questions au sujet de cette pyramide de Khéops ?

En fait, il y a plusieurs éléments qui ne collent pas dans l’histoire officielle de la pyramide.

Erik Gonthier. Géologue et Ethnominéralogiste

Nous n’avons trouvé aucun document qui nous explique sa construction. Nous avons seulement le récit que l’historien Hérodote en fait... deux mille ans plus tard...! Il n’existe qu’un document — un papyrus découvert récemment dans le port de Wadi al-Jarf, à l’est du pays — et il explique seulement comment les blocs de calcaire ont été acheminés du site de Tourah jusqu’au plateau de Gizeh [2].

Or, on ne comprend pas comment les Egyptiens ont fait pour la construire, surtout en si peu d’années, à peine 20 ans ! 2,5 millions de blocs en 20 ans, cela fait la mise en place d’un bloc toutes les... dix minutes, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pendant 20 ans ! On ne comprend pas non plus comment ils ont pu lever des blocs aussi lourds (200 tonnes en moyenne) alors qu’ils ne connaissaient pas la roue. On se demande aussi, tout simplement, à quoi servait cet édifice, et cela reste un mystère. On a d’abord décrit la Pyramide comme le tombeau de Khéops, mais on n’a retrouvé aucun corps à l’intérieur, ni aucune inscription comme c’est le cas dans d’autres tombeaux. La version officielle aujourd’hui est qu’il ne s’agissait pas d’un tombeau mais d’un lieu de rituel sacré. On amenait le corps momifié de Khéops, on se livrait à quelques rituels, puis on allait mettre la momie ailleurs... Un tel travail pour quelques minutes de cérémonie ? Cela nous interroge ! D’autant que la pyramide, par ses proportions, démontre une extraordinaire connaissance des mathématiques et de l’astronomie. D’où les Egyptiens tiraient-ils ces connaissances ?

Mais la pyramide de Khéops n’est pas le seul mystère du monde ancien, et ces mystères nous font nous interroger sur les connaissances et les outils de ces « bâtisseurs de l’ancien monde ». On peut citer les statues de l’île de Pâques, Machu Pichu, Stonehenge, les murs anti-sismiques de Cuzco, les blocs de pierre sculptés en H de Puma Punku en Bolivie, le site de Gobekli Tepe, etc. À chaque fois, on se dit : « Mais comment ont-ils fait cela ? » et « Mais pourquoi ont-ils fait cela ? ». Ces constructions si parfaites malgré leur complexité nous laissent un peu perplexes, faute de documents nous expliquant le pourquoi et surtout le comment.

Voilà la problématique posée, revenons à la conférence animée par Stéphane Allix.

La révélation des Pyramides

Patrice Pouillard. Réalisateur.

La conférence commence par l’intervention de Patrice Pouillard, le réalisateur du film « La Révélation des Pyramides ».

La vidéo complète n’est malheureusement plus disponible.

Il nous annonce qu’il est en train de monter un nouveau film dont il nous montre quelques extraits en cours de montage. Il entend bien « enfoncer le clou » sur l’idée que la Grande Pyramide est bien antérieure aux Egyptiens et qu’elle est un témoignage de civilisation et un avertissement pour les générations futures [3].

Il nous parle ensuite longuement d’une découverte étonnante, celle de l’Anticythère. Il s’agit d’un calculateur très sophistiqué découvert en 1901 dans une épave romaine datant de l’Antiquité près de l’île d’Anticythère, d’où son nom. Son mécanisme est si complexe, et sa fabrication demande une telle précision, qu’on se demande comment elle a pu être conçue et fabriquée à une époque aussi reculée... Selon le réalisateur, elle apporterait la preuve qu’il a existé autrefois un savoir très évolué perdu depuis.

Son film « Les Bâtisseurs de l’Ancien Monde » consacre une longue séquence à cet instrument.

L’histoire de l’humanité, selon l’archéologie officielle, est linéaire et progressive. L’homme que nous sommes aujourd’hui est l’héritier d’une longue lignée d’ancêtres qui ont évolué au fil des millénaires, passant de leurs cavernes rustiques aux luxueux appartements de Manhattan, selon une évolution continue du progrès.

Les grandes civilisations dont nous sommes issus sont nées il y a environ 6.000 ans, dans des foyers répartis sur toute la surface de la Terre, en Amérique centrale (Mexique), en Egypte, en Mésopotamie, en Chine. Elles sont apparues pratiquement en même temps, et sur le même modèle, avec un petit penchant pour l’architecture pyramidale. Mais le plus intrigant est qu’elles ont surgi d’un seul coup, et non pas au terme d’une lente évolution. On ne trouve nulle part de trace d’une civilisation primitive, d’une cité « mère », qui nous aurait montré les premiers tâtonnements des humains en train de se civiliser. Non, au lieu de cela, nous avons soudain des civilisations « clé en main ». Je reviendrai sans doute un jour sur Sumer, mais les tablettes écrites à cette époque attestent d’un degré d’évolution très conséquent, au point que tout ce qui fait aujourd’hui notre quotidien éducatif, culturel, économique et spirituel est fixé à cette époque. Tout cela serait venu d’un coup à nos ancêtres ?

Il y a une très longue période glaciaire peu propice à l’émergence d’une civilisation, puis vers 12.000 ans avant J.-C, la Terre se réchauffe. L’homme alors cesse d’être un chasseur-cueilleur et se sédentarise peu à peu. Il organise des villages autour de ses activités d’agriculteur/éleveur. Selon la thèse officielle, ces villages se développent, se complexifient, et ainsi naissent les civilisations.

Gobekli Tepe oblige à reconsidérer la chronologie de notre évolution

Mais voilà, deux éléments viennent bouleverser cette vision d’une évolution progressive de l’histoire humaine.

D’abord, il y a la découverte récente en Turquie du site de Gobekli Tepe. Les datations le situent à 12.000 ans avant J.-C. à une époque où l’homme est censé être un chasseur-cueilleur qui ne connaît pas l’agriculture. Ce site est à l’évidence de nature rituelle. Or, les archéologues considèrent que l’homme n’a commencé à s’intéresser à la spiritualité qu’avec la découverte de l’agriculture. De plus, la complexité des figures sculptées est telle qu’on doit considérer que les hommes qui les ont créés étaient... très civilisés...! 6.000 ans avant la supposée naissance de nos civilisations...

L’autre élément qui trouble les chercheurs est l’existence, dans de nombreuses cultures, de récits de déluge. L’histoire, que nous connaissons par le biais d’un mythe dans la Bible, décrit une montée soudaine des eaux, le sauvetage d’une poignée d’individus, et un recommencement du développement humain à partir de rien. Ce schéma n’existe pas que dans la Bible, on le trouve déjà dans des textes sumériens, dans des textes égyptiens et même dans des textes indiens.

Les chercheurs ont fini par se demander si cette histoire de déluge n’avait pas un fondement réel et ils ont recherché des événements cataclysmiques anciens qui pourraient expliquer cette montée soudaine des eaux.

Alors, bien sûr, il y a la fin de la période glacière, vers 12.800 avant J.-C. Le schéma imaginé est le suivant : la calotte glaciaire au nord fond, l’eau se déverse dans des lacs, l’eau est retenue quelques années, puis les digues naturelles qui la retenaient cèdent et alors des quantités d’eau inimaginables se déversent dans les océans en un temps très court, balayant tout sur leur passage. Bien sûr, il est possible de prévoir la catastrophe et de s’organiser pour préserver quelques spécimens du monde qui va être englouti sous les eaux. Et l’on attend que les eaux refluent, et les quelques hommes qui ont survécu reconstruisent de nouvelles civilisations.

Mais là encore, la science joue avec nos nerfs, car ce schéma a priori très simple ne correspond pas à la réalité.

Aux alentours de 12.000 ans avant J.-C, il s’est produit un phénomène très mystérieux qu’on a baptisé « Dryas récent ». Alors que la Terre sortait d’une longue période glaciaire et était en train de se réchauffer, soudain, en quelques dizaines d’années, elle se refroidit de nouveau brutalement.

On peut imaginer que le précédent réchauffement a modifié la circulation des courants océaniques et perturbé le climat, mais cela ne suffit pas à expliquer une glaciation si rapide. Il s’est forcément passé quelque chose d’autre.

La Terre a-t-elle croisé la route d’une comète il y a 14.000 ans ?

C’est ce « quelque chose » qui est débattu durant la conférence et qui est au centre des « Bâtisseurs de l’Ancien Monde ». L’une des hypothèses est que la Terre aurait croisé la route d’une comète dont l’impact aurait provoqué un cataclysme considérable. De la glace aurait fondu immédiatement, provoquant une hausse du niveau des océans, des poussières se seraient répandues dans l’atmosphère, voilant le soleil, et provoquant une chute vertigineuse de la température sur Terre. On expliquerait ainsi la grande extinction des espèces en Amérique du Nord et la disparition de la civilisation dite de Clovis.

Mais il est possible qu’ailleurs dans le monde, d’autres civilisations avancées aient existé et aient été rayées de la carte en quelques années. L’histoire de l’humanité ne serait pas linéaire et progressive, mais discontinue et cyclique.

Car la comète, du moins ses débris, n’ont pas frappé que l’Amérique du Nord, des morceaux ont aussi frappé l’Europe, le Moyen-Orient.

Les survivants de ces « déluges » auraient alors parcouru le monde pour « civiliser » les peuplades et surtout auraient bâti des monuments destinés à nous avertir du danger qui nous menaçait. Quel danger ? Le retour de la comète. Les partisans de cette thèse pensent que la comète ne s’est pas fracassée sur la terre, elle l’a sans doute frôlée et des débris ont provoqué les catastrophes dont on a parlé. Cette comète peut donc revenir et provoquer les mêmes dégâts.

Y a-t-il des preuves du passage de cette comète ? Oui et non. Aucun cratère volumineux n’a été découvert, mais il est possible que la comète ne se soit pas écrasée au sol. En revanche, l’analyse géologique des strates notamment en Amérique du Nord, révèle la présence d’éléments qu’on ne trouve en masse que dans les objets célestes. C’est par la découverte de tels éléments qu’on a fini d’ailleurs par soupçonner un astéroïde d’être responsable de la disparition des dinosaures.

Au fond, nous ont expliqué les conférenciers, les survivants de cette catastrophe auraient construit ces monuments énigmatiques, comme les Pyramides, pour nous montrer qu’ils avaient une parfaite connaissance du ciel, et nous avertir que le danger venait de là. Il était venu de là, et il reviendrait par là.

MATHIEU LAVEAU. Chercheur indépendant

On nous a beaucoup parlé de la sonde Pioneer, cette sonde envoyée dans l’espace et censée dépasser les limites du système solaire. À son bord, les Américains ont installé une plaque témoignant de notre existence, avec des indices permettant de localiser la Terre dans l’univers, etc.

La Pyramide de Khéops serait en quelque sorte la sonde Pioneer des civilisations qui nous ont précédés. Sentant le danger arriver, elles auraient bâti un monument à toute épreuve (et il le fut !) contenant tout le savoir astronomique et mathématique connu pour le transmettre aux survivants. Et les prévenir.

Les conférenciers nous ont en effet expliqué que la Grande Pyramide a des proportions qui toutes se réfèrent aux grandes données mathématiques : le nombre d’or, le nombre pi, etc... Comme si les humains qui l’ont bâtie avaient voulu écrire un livre de science qui serait lisible par n’importe quel être humain après eux, quelles que soient sa culture, sa langue, ses connaissances.

Dans cette hypothèse, la Grande Pyramide ne serait pas l’œuvre des Egyptiens, et encore moins le tombeau de Khéops ! C’est bien plus que cela, c’est la somme du savoir mathématique humain, c’est aussi un avertissement...

Il est possible que le monument ait été endommagé et que les Egyptiens aient beaucoup travaillé à sa réfection. De même pour le Sphinx, qui a dû subir pas mal de dégâts et que les Egyptiens ont resculpté, transformant la tête de lion initiale en tête humaine.

Pour les conférenciers, le site de Gobleki Tepe, qu’on commence à peine à découvrir, aurait été aussi une « mémoire » des connaissances de l’époque, destinée aux générations futures. On expliquerait ainsi que le site entier a été enfoui sous Terre, sans doute pour le protéger du déluge, et le préserver pour les humains d’après.

GEORGES VERMARD. Auteur et réalisateur

Il a été beaucoup question du dernier livre de Graham Hancock, « Magiciens des Dieux ». L’auteur du best-seller « L’Empreinte des Dieux », dont j’ai parlé dans ce blog, revient en détail sur cette idée de l’existence d’une civilisation très développée à la fin de la période glaciaire. Cette civilisation aurait été le témoin du déluge qui s’est abattu sur la Terre après la collision avec des éléments de la comète et ses survivants, « les magiciens des Dieux », auraient ensuite parcouru la planète pour transmettre leur savoir.

Dans la vidéo de cette conférence (sous-titrée en français) que je vous invite à regarder, Graham Hancock montre des photos nocturnes de la Terre prises par la Nasa. On y voit des zones très éclairées, et des zones dans l’obscurité totale. Les zones éclairées sont situées surtout en Amérique du Nord et en Europe. Ce sont les zones les plus développées, mais qu’adviendrait-il d’elles (et de nous) si soudain des débris d’une comète les percutaient. Nous sommes bien incapables de survivre sans électricité ! Notre monde s’évanouirait ! Tandis que survivraient des humains habitant dans d’autres parties de la planète et habitués à vivre sans électricité. Alors peut-être que quelques rares humains du « Nord », des sortes de magiciens, miraculeusement épargnés par le cataclysme, iraient leur apprendre les fondements de ce qu’avait été notre civilisation industrielle. Et alors un nouveau cycle commencerait...

Revenons à la conférence de l’INREES. Erik Gonthier a, lui, donné une indication passionnante : les pyramides ont été construites en fait sur une colline que l’on a rasée, mais il semblerait que les arêtes des pyramides soient sculptées dans la falaise sur quelques mètres de hauteur pour enraciner les pyramides. C’est ce qui expliquerait sans doute qu’elles ont si bien résisté au fil des millénaires.

Autre précision : pour que la pyramide résiste aux tremblements de terre, les blocs qui la constituent sont tous de dimension différente.

Georges Vernard et Mathieu Lavaud sont ensuite intervenus pour mettre en lumière que les dimensions des pyramides incluent toutes sortes de représentations du rectangle d’or, de la proportion entre la Terre et la Lune, des distances entre les planètes de la ceinture d’Orion. Ils ont aussi parlé du mystère des nombres premiers quand on les associe à des lettres. Ainsi Dieu donne 102 et Lucifer 201 ! C’était un peu déroutant mais très intéressant..!.

À noter que la chaîne RMC Découverte a diffusé le vendredi 24 avril 2020 le film « Bâtisseurs de l’Ancien Monde ».

En conclusion

mp3
00:00
/ 00:00


Sur l’origine mystérieuse de nos civilisations, deux thèses s’affrontent, celle d’Erich von Däniken (et autres) dite des Anciens Astronautes [4] selon laquelle ces civilisations sont en fait l’œuvre (directe ou indirecte) des extraterrestres, et celle de Graham Hancock (et autres, dont Patrice Pouillard) selon laquelle elles sont l’œuvre d’une civilisation antérieure qui aurait disparu au moment des grands cataclysmes qui se sont produits à la fin de l’ère glaciaire [5]. Laquelle des deux est la plus probable ? À chacun son opinion ! Personnellement, je pense qu’effectivement la thèse d’une civilisation disparue est la plus probable. fin

La bande annonce du film « Bâtisseurs de l’Ancien Monde » :

Tous les audios de cet article sont regroupés en une playlist ici :

Cet article vous a plu ?
Partagez-le sur les réseaux sociaux !

Voir en ligne : Le site des Bâtisseurs de l’Ancien Monde

À lire aussi

20 mai 2020

La théorie de la pierre moulée

Les hypothèses sur la construction de la pyramide de Khéops sont légions ! En voici une qui ne manque pas d’intérêt. Elle est développée dans un film de 3h30 « K 2019 » par Fehmi Krasniqi qui n’est pas scientifique mais dirige une société de création d’images 3D. Du coup, effectivement, on assiste à 3h30 d’animation 3D. Son film semble plus un support de promotion de sa société de création 3D qu’un travail sérieux sur le sujet. Voici ce film :

L’hypothèse que l’auteur y développe est double :

- les Egyptiens ont construit la pyramide de Khéops de l’intérieur et les pierres n’ont pas été sculptées mais moulées en broyant le calcaire ou en fondant le granit grâce à une loupe énorme qui concentrait les rayons du soleil. Les bâtisseurs des cathédrales auraient aussi utilisé cette technique : la pierre taillée est un mythe, les tailleurs de pierre n’ont jamais existé.

- les Egyptiens, qui était un peuple noir, ont ensuite essaimé dans le monde pour faire partager leur technique et construire en pierre moulée la plupart des monuments qui nous fascinent. Le film se termine avec l’idée que ce sont les Noirs qui ont créé toutes les civilisations du monde.

En fait la théorie des pierres moulées n’est pas nouvelle. Elle a été développée à partir de 1978, notamment par Joseph Davidovits, un chimiste français, que le film cite abondamment.

Mais plusieurs éléments viennent contredire ces théories :

- les pierres de la pyramide de Gizeh sont toutes d’une taille différente pour des raisons anti-sismiques. Les images montrant un « moulage » répétitif des blocs dans un même moule ne collent donc pas avec la réalité.
- on n’a retrouvé aucune trace des fameuses lentilles géantes.
- l’analyse de l’ADN des peuples de la planète ne prouve pas du tout la présence des Egyptiens partout dans le monde.

Mais des études sur la composition des roches montrent qu’il pourrait y avoir un mélange de pierres taillées et de pierres moulées. On sait par un document (le seul qu’on ait sur la construction de la pyramide !) que les blocs de calcaire fin ont été acheminés sur le plateau de Gizeh par voie maritime. Il y a en fait 3 origines des blocs :
- Gizeh même pour les pierres calcaire des assises,
- Tourah pour le parement en calcaire fin,
- Assouan pour le granit.
Cela n’empêche pas un moulage ensuite après fusion, bien sûr.

La théorie a l’avantage de lever bien des mystères, à Gizeh et ailleurs, dans tous ces sites où la perfection des créations (statues, sculptures, poteries, etc.) est un défi à l’entendement. On pense ainsi aux fameuses pièces avec un H sculpté de Puma Punku en Bolivie ou à ces murs de Cuzco notamment où les pierres s’ajustent parfaitement avec des formes irrégulières. Malheureusement, les Egyptiens n’autorisent plus l’analyse des pierres des pyramides, donc on n’en saura pas plus (pour l’instant)…

Décidément, la pyramide de Khéops va garder encore longtemps ses secrets...

Votre réaction

Vous pouvez me faire part de votre réaction à mon article en utilisant le formulaire ci-dessous. Le contenu ne sera pas publié.

Envoyer un message

PUBLIÉ LE : 25 avril 2020 | MIS À JOUR LE : 18 juin 2023
Article précédent

Qu’est-ce qui a donné naissance aux civilisations ?

À une époque où les téléphones portables n’existent pas, les hommes se mettent à créer des civilisations à peu près en même temps un peu partout dans le monde ! Et un peu sur le même modèle, le plus souvent en bâtissant des pyramides. Pourquoi nos ancêtres éparpillés sur la planète ont-ils eu soudainement la même idée à la même époque ? Tentons d’élucider ce mystère !

 Lire
Article suivant

L’Homme dépassé

Depuis l’origine, l’homme a voulu maîtriser les moindres aspects de sa vie. Et il y est parvenu, comme aucune autre espèce sur Terre. Il a réussi à dompter la nature, à contenir ses ennemis, à vaincre les maladies. Et puis, récemment, tout a basculé. Tout semble désormais lui échapper, malgré tous les progrès de la technologie. La nature se rebelle, l’économie devient folle, la dérégulation est devenue le maître mot, les pires catastrophes se produisent sans qu’on puisse en contenir les effets… Bref, l’homme est dépassé. Lui qui voulait tout contrôler n’est plus aujourd’hui qu’une feuille ballottée au vent mauvais.

 Lire
Les domaines

Spiritualité

La spiritualité d’aujourd’hui est éclatée en une multitude de croyances et de pratiques, au point que les individus se réfugient de plus en plus dans le culte de leur ego, seul dieu crédible à leurs yeux.

Science

Depuis qu’ils ont découvert que l’atome n’expliquait que 10% de la matière, les scientifiques développent toutes sortes d’hypothèses qui, au lieu d’expliquer le monde, le rendent plus inintelligible.

Psychologie

Si le divin ne nous apparaît plus quand on regarde vers le ciel, peut-être est-il en nous, dans les méandres secrets de notre inconscient, là où le phénomène le plus mystérieux de la nature, l’esprit, prend sa source.

Histoire

Plus la recherche avance, plus les mystères de notre origine et de notre lointain passé s’épaississent. Nos certitudes sur les premiers hommes, sur les cultes anciens, sur les premières civilisations font place à des interrogations profondes et sans réponse.

Société

Depuis l’apparition d’Internet et des réseaux sociaux, la société connaît de profonds bouleversements qui touchent notre perception du monde et nos relations aux autres tandis que la domination de l’économie nous réduit à de simples consommateurs.

Sport

Le sport n’a jamais occupé autant de place dans nos vies qu’à l’époque moderne. Il exprime tout à la fois le besoin de performance, de cohésion sociale et une quête de santé dans un monde en proie à la malbouffe et la pollution.

Retour en haut